Le monde agricole bouillonne en Europe, mais au Royaume Uni c’est l’apathie

Boerenprotest_2019La colère des agriculteurs s’est propagée sur l’ensemble du continent Européen en ce début d’année 2024. Depuis le Brexit, le Royaume Uni n’est plus affecté par les décisions liées à la PAC, mais il évolue néanmoins dans un contexte similaire, étant également affecté par les normes, les traités de libre-échange et les prix pratiqués. Toutefois, ni révolte ni blocage dans le pays. Analyse.

En ce début d’année, la paysannerie grogne. Les agriculteurs qui protestent en France, tout comme leurs homologues à travers le continent expriment leur colère face à la multiplication des normes, à la concurrence des importations, à l’augmentation des coûts de production et la baisse de leur revenu. En Allemagne, des milliers d’agriculteurs ont bloqué Berlin. En Belgique et particulièrement en Wallonie, les manifestations se sont intensifiées. En Italie, des centaines de tracteurs ont encerclé Rome et des blocages ont été organisés au centre du pays. Au cours des dernières semaines, les protestations des agriculteurs ont également frappé en Pologne, en Roumanie et aux Pays-Bas.

Toute l’Europe semble plus ou moins se mobiliser. Toute ? Non, un pays semble faire bande à part. Au Royaume-Uni on parle des problèmes de santé de la famille royale, de la question des migrants, du scandale des Postes et parfois de Gaza ou de l’Ukraine. On pourrait donc supposer que le monde agricole anglo-saxon croule sous les subventions, que tout est payé au juste prix, que la main d’œuvre afflue… bref, que tout va bien. Et pourtant…

Une inspiration venue de Grande Bretagne ?

En lisant le tabloïd anglais Daily Mail, on pourrait croire que les agriculteurs du continent auraient eu l’idée de se révolter après avoir regardé l’émission de Jeremy Clarkson sur Amazon Prime, intitulée justement Clarkson’s farm. Notons ici que le quotidien britannique Telegraph a fait tout un article en présentant Karine Le Marchand comme la Clarkson’s française, mais honnêtement, le documentaire sur le travail de fermier de Clarkson n’a rien à voir avec « L’amour est dans le pré ».

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Les agriculteurs en colère qui assiègent Paris seraient inspirés par l’émission de Jeremy Clarkson sur Amazon selon le Daily Mail – Copie d’écran du 30/01/2024

Jeremy Clarkson est un présentateur de télévision anglais qui est devenu célèbre pour sa participation à la série « Top Gear » (qu’il a cessé d’animer en 2015 lorsque la BBC décida de ne pas renouveler son contrat) et plus tard pour sa série « The Grand Tour » diffusé sur Prime. En 2021, il décide d’acheter une ferme de 400 hectares dans la campagne d’Oxford, et de documenter sa tentative de s’en occuper lui même. En 2023, la deuxième saison diffusée devient la série la plus regardée au Royaume Uni sur Amazon. Une troisième saison devrait être disponible cette année.

La série est décrite comme: « Une année intense, ardue et souvent hilarante dans la vie de l’agriculteur le plus improbable de Grande-Bretagne, Jeremy Clarkson.« 

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Jeremy Clarkson dans sa série Clarson’s Farm sur Amazon Prime – Copie d’écran

Clarkson touche à tout : Jeremy décide d’acquérir un troupeau de moutons, Jeremy décide d’ouvrir une boutique à la ferme pour vendre ses propres produits, Jeremy décide de devenir naturaliste, Jeremy découvre pourquoi les agriculteurs britanniques se plaignent toujours du temps, Jeremy affronte la période des récoltes… (oui, je sais, il y a un petit air de « Martine à la ferme », version XXIe siècle).

Toutes plaisanteries mises à part, la série est réalisée de manière brillante. On y retrouve tous les ingrédients des émissions sur l’automobile qu’il avait l’habitude de tourner avec ses deux autres compères Richard Hammond et James May : de nombreuses caméras pour filmer tous les angles, des péripéties et du suspense (vont-ils réussir à réparer le tracteur ? Jeremy pourra-t-il manœuvrer correctement la moissonneuse ?) et un montage rythmé. C’est divertissant, Clarkson est aussi drôle que dans Top Gear ou Grand Tour et cela expose la réalité de la production alimentaire pour le pays et les tensions qui en découlent.

Si la série est acclamée aussi bien dans la presse de gauche que dans celle de droite c’est que Clarkson est un personnage complexe. Connu pour ses dérapages sectaires et ses opinions très proches du parti Conservateur, il se transforme néanmoins  en un défenseur charismatique de la ruralité, curieux d’apprendre, sensible à la singularité de sa nouvelle situation, et surtout hilarant.

Ainsi, dans le premier épisode de la première saison, Clarkson apprend qu’un champs ne produit rien car l’altise (un petit coléoptères noir) a ravagé les plantations et que l’Europe ayant bannie les néonicotinoïdes, on ne peut pas les utiliser pour éliminer l’insecte. « Et l’UE ne veut pas que je tue l’insecte ? » demande Clarkson. « On travaille dans les règles, et un champs entier est mort« , se lamente-t-il. Du pain béni pour le Daily Mail, notoirement pro-Brexit, qui peut ainsi pourfendre les écologistes et l’Union Européenne responsables de la misère des agriculteurs. Le documentaire de Clarkson aurait pu souligner que ce n’est pas une décision d’écoterroristes de Bruxelles mais que ces produits sont interdits par l’Union Européenne en raison de leur dangerosité pour la biodiversité (une seule cuillère à café de néonicotinoïde suffit pour administrer une dose létale à 1,25 milliard d’abeilles) et pour la santé humaine. Le choix se fait donc entre utiliser des méthodes et cultures alternatives, ou s’empoisonner (entre autre : toxicité neurologique, perturbation endocrinienne, génotoxicité et cancérogénicité). Ici, le Brexit a un avantage certain : depuis sa sortie de l’UE, le gouvernement britannique a pu ré-autoriser ce pesticide qui empoisonne.

Mais Clarkson n’est pas uniquement celui qui se lamente de la bureaucratie. Ailleurs dans la série, il souligne aussi que les agriculteurs ont été trahis par le Brexit, leurs subventions de l’UE perdues et  remplacées par des slogans vides de sens.

En tout cas, il n’a pas manqué d’apporter un soutien remarqué (au moins du côté anglais) aux agriculteurs Français, puisqu’il a posté, en Français, un message sur X/Twitter.

Les commentaires sous le message de Clarkson sont nombreux à déplorer que l’agriculture britannique ne suive pas le mouvement du continent.

Le Brexit, accélérateur du déclin de l’agriculture britannique

Est-ce le légendaire flegme anglais, ou pire, l’impression que la partie est déjà perdue ? Toujours est-il que le Royaume Uni fait bande à part actuellement dans l’agitation qui secoue le monde agricole en Europe.

Et pourtant il y aurait de quoi faire. Le secteur agricole britannique compte environ 200 000 exploitations recouvrant plus de 17 millions d’hectares (en comparaison, l’hexagone comptait 390 000 fermes en 2021, s’étalant sur 27,4 millions d’hectares). Si, comme en France, il occupe environ 1.5% de la population active, le secteur agricole ne représente que 0,5 % du produit intérieur brut (contre 1.6% pour la France). Et comme dans de nombreux pays, le secteur est en crise avec un tiers d’employés dans l’agriculture en moins depuis 2017 (chiffres de l’Office des statistiques nationales).

Suite au Brexit, le gouvernement a promis de compenser intégralement les montants précédemment reçus via la Politique Agricole Commune (PAC), soit un budget annuel de 2,4 milliards de livres sterling. Cependant, les nouvelles aides seraient versées non plus selon la superficie de l’exploitation, mais en fonction de critères comprenant les efforts environnementaux tels que l’amélioration de la santé des sols et une plus grande biodiversité. Cette décision est perçue par certains comme une belle hypocrisie, notamment parce que le gouvernement a réintroduit certains pesticides interdits dans l’UE, comme mentionné précédemment.

Comme on le sait, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Ainsi, le gouvernement britannique n’a toujours pas versé entièrement les milliards de livres de subventions promises. Les chiffres du ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra) montrent un total de 227 millions de livres non versés entre 2020 et 2022. Selon le Guardian, les agriculteurs affirment eux ne recevoir que la moitié des aides précédentes et se demandent où va l’argent.

Mais le nouveau régime de subventions n’est pas le seul changement auquel les agriculteurs sont confrontés en raison du Brexit. La politique agricole du pays étant décentralisée, chaque entité formant la Grande Bretagne (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse et Irlande) a maintenant la liberté de développer ses propres régimes de soutien post-Brexit, ce qui crée par essence des distorsions de traitement.

En l’absence de main d’oeuvre, les récoltes pourrissent dans les champs

Une des conséquences les plus visibles du Brexit a été la diminution de la main-d’œuvre en provenance de l’UE avec la fin de la libre circulation des personnes. Apparemment le gouvernement ne s’y attendait pas (il était bien le seul), comptant probablement sur tous les anglais désœuvrés pour venir l’été dans les champs participer aux récoltes.

En 2022, la National Farmers’ Union (NFU, le premier syndicat agricole du pays, l’équivalent de la FNSEA) estimait à 60 millions de livres sterling les pertes de récoltes dues à une pénurie de main-d’œuvre. Selon le syndicat, il manquait en moyenne 14% de main-d’œuvre dans les fermes. Mais dans certaines exploitations, le taux de saisonniers manquants atteindrait plutôt 40 %, entraînant autant de pertes dans les récoltes (la British Berry Growers Association évalue à plus de 36 millions de livres la valeur des récoltes détruites en 2021 parce qu’elles n’ont pas pu être récoltées).

En 2022, 40 000 visas de travailleurs saisonniers ont été proposés pour accueillir des travailleurs saisonniers (contre 2500 en 2019, ce qui illustre le manque d’anticipation des partisans du Brexit), mais l’industrie agricole indique qu’il en faudrait plus du double. Le nombre est en hausse, atteignant environ 45 000 visas pour 2023 et 55 000 en 2024, mais on est encore loin du compte. Avant le Brexit, il n’y avait aucun problème de recrutement, les citoyens de l’UE pouvant venir, vivre, travailler ou étudier au Royaume-Uni sans avoir besoin d’un visa. Une enquête du NFU a révélé que moins de 4 % des travailleurs saisonniers viennent du Royaume-Uni, et plus des deux tiers des travailleurs agricoles passent par le régime des travailleurs saisonniers. Les saisonniers de l’UE ont été remplacés en 2020 et 2021 par des travailleurs venant de l’Ukraine (60%) et de Russie (8%), mais cette main d’oeuvre a elle aussi disparue avec la guerre.

Le gouvernement est actuellement tellement obsédé par l’immigration qu’il prévoit de diminuer ces visas saisonniers après 2024, arguant que des robots pourraient faire le travail (si si , la technologie va nous sauver, pas besoin de s’inquiéter, on a tous déjà entendu cela). Mais selon des spécialistes de l’immigration basés à Oxford, il est plus probable que le pays reviennent à un modèle d’agriculture du siècle dernier, moins dépendant de la main-d’œuvre humaine. En attendant ce changement de modèle, de nombreuses fermes risquent de s’effondrer.

Barrières à l’exportation et accords de libre échange inquiétants

Le secteur doit également naviguer à travers un cadre réglementaire en évolution désormais indépendant de Bruxelles et faire face à de nouvelles barrières commerciales avec l’UE. Ces changements ne manquent pas de créer des frictions à l’exportation et de poser des défis supplémentaires aux agriculteurs britanniques.

A coté de cela, le gouvernement conservateur a cherché à compenser les pertes commerciales en Europe en signant de nouveaux traités de libre-échange avec d’autres pays. « Les pays feront la queue pour signer des traités commerciaux avec le Royaume Uni après le Brexit » assurait Boris Johnson.

Les fermiers britannique ont déjà perdu leur accès libre et sans droits de douane au marché européen, voient une réduction des subventions agricoles en raison de la perte de la politique agricole commune, et ont rencontré d’énormes difficultés pour trouver la main-d’œuvre nécessaire.  Ils s’inquiètent maintenant des conséquences des accords commerciaux donnant accès au marché britannique aux agriculteurs rivaux de l’Australie (accord de 2021) et de la Nouvelle-Zélande (accord de 2022). Ces accords pourraient entraîner une concurrence accrue pour les agriculteurs britanniques, mettant en péril leur compétitivité et leur viabilité économique.

Et la NFU n’a pas du tout été convaincue par les garanties du gouvernement concernant une protection sur les prix ou sur l’interdiction de la viande aux hormones. Le syndicat craint une concurrence déloyale pour des secteurs sensibles tels que le bœuf, l’agneau, les produits laitiers et l’horticulture, alors que les agriculteurs britanniques sont confrontés à des coûts de production plus élevés (notamment au niveau de la main d’oeuvre de de l’énergie) et des normes plus strictes (les antibiotics stimulant la croissance ou certaines pratiques relevant du mal être animal qui sont bannis au Royaume Uni) que leurs homologues. 

Mais la plus grande menace pourrait encore être à venir avec la participation du pays aux accords commerciaux trans-pacifiques qui pourraient entraîner la suppression de certaines normes de protection de l’environnement. De plus, un potentiel accord avec l’Amérique du Nord pourrait conduire à l’importation de produits répondant à des standards très différents de ceux dont le Royaume Uni est habitué, avec hormones, antibiotiques et pesticides. D’ailleurs en octobre dernier, Jacob Rees-Mogg, ancien ministre, député conservateur et surtout ardent défenseur du Brexit, a déclaré être en faveur de l’importation de boeuf aux hormones, arguant que cela contribuerait à faire baisser les prix : 

« Je veux de la nourriture moins chère, je veux du bœuf injecté aux hormones en provenance d’Australie. J’ai déjà mangé du bœuf en Australie, c’était absolument délicieux. Il n’y a rien de mal avec ça et ils devraient être autorisés à l’exporter ici. »

Bienvenue dans la réalité des Brexiteurs. Les agriculteurs anglais ont été affligés (ci dessous le message de Minette Batters, la présidente de la NFU) !

Et surtout, comme le reste de leurs collègues européens, ils se plaignent de politiques d’achat des grandes surfaces

A cela s’ajoute, comme leurs collègues du continent, le problème de la rémunération accordée par les distributeurs.

« L’agriculture britannique était à genoux » a déclaré le groupe « Get Fair About Farming » (Soyez équitable pour l’agriculture), qui regroupe des agriculteurs, des producteurs alimentaires et soutenu par des célébrités. Une enquête menée auprès des agriculteurs britanniques de fruits et légumes, réalisée par le cabinet de recherche Opinion Matters, a révélé que près de la moitié (49 %) craignent de faire faillite dans les 12 prochains mois, le comportement des supermarchés étant cité comme un facteur majeur.

En proie à la colère, qu’ont-ils fait? Bloquer des routes ? Déclencher des incendies ? S’en prendre aux bâtiments publiques ? A l’image du cliché anglais ils ont… fait une pétition et envoyé un courrier (et un tout petit peu d’agitation pour la forme) ! En septembre, le collectif a publié une lettre ouverte, accusant les plus grands supermarchés britanniques de pratiques « déséquilibrées, à court terme et entrainant le gaspillage« , qui accablent les agriculteurs. Ils écrivent notamment :

« De la bonne nourriture finit par pourrir dans les champs. Les agriculteurs se retrouvent sans paiement pour leurs récoltes. Et sans un revenu stable et fiable, ils peinent à survivre. »

En plus des prix, la critique se porte sur les pratiques des supermarchés qui peuvent décider au dernier moment de ne pas acheter une récolte, laissant le producteur démuni et la nourriture perdue.

Leur pétition à réuni plus de 100 000 signataires et devrait donc faire l’objet d’un débat au parlement.

Il semble donc bien que les fermiers anglais partagent les graves préoccupations de leurs collègues du continent : difficultés avec les règles qui régissent les aides agricoles,  la concurrence déloyale des produits à bas coûts venus de pays étrangers grâce aux accords de libre-échange, la pression insoutenable mise sur les prix par la grande distribution, le changement climatique entrainant sécheresses et inondations de plus en plus nombreuses. Pourtant la réaction est bien différente.

Le mercredi 7 février, Radio 4 (pour faire simple, l’équivalent de France Inter) a interrogé plusieurs agriculteurs réunis à la Norfolk Farming Conference. Selon les opinions diffusées, aucun ne se prononce en faveur des blocages tels qu’ils les observent sur le continent, expliquant que selon eux il s’agit d’abord d’éduquer le public. L’un d’eux indique : « Les agriculteurs arrivent après les infirmières en tant que personnes les plus respectées du pays. Restons-en là. » Un autre ajoute: « En tant qu’industrie, nous aurions bien plus à gagner en nous mobilisant collectivement pour réintroduire l’éducation alimentaire dans les programmes scolaires. » Ah si, finalement l’un d’eux a avoué avoir participé aux manifestations et précise :

« J’ai participé à une manifestation car je voulais passer le week-end à Paris, mais je me suis retrouvé coincé sur l’autoroute pendant 2 heures entre Calais et Paris. J’admire les Français car lorsqu’ils manifestent, ils le font de manière spectaculaire. Cependant, peut-être que ce n’est pas la meilleure façon de faire entendre son point de vue, car cela risque plutôt d’engendrer de la colère et d’irriter les gens, au lieu de leur faire comprendre à quel point nous sommes mécontents. »

Au delà des stéréotype faciles sur le flegme britannique et l’apathie des Anglais, nous pouvons (peut-être) suggérer une explication plus politique. Sur le continent, les agriculteurs dépendent essentiellement de la PAC et donc de Bruxelles. Avec les élections européennes prévues dans un peu plus de 4 mois, c’est le moment idéal pour faire pression et se faire entendre. En France, aucun changement majeur n’est prévu avant 2027 normalement, mais la menace d’une catastrophe électorale pour le parti au pouvoir aux élections de juin est également un moyen idéal d’obtenir des concessions de l’État.

Les élections en ligne de mire

Au Royaume Uni, Brexit oblige, plus de lien avec Bruxelles. Mais des élections devraient être organisées dans les prochains mois, probablement cet automne si l’on se fie aux rumeurs. Personne n’imagine que le gouvernement conservateur soit reconduit.  Si l’été est catastrophique, la pression pourrait être forte sur le Labour qui devrait, sauf énorme surprise, prendre les rênes du pouvoir. Le parti de Keir Starmer a d’ailleurs présenté son « nouveau pacte » pour le secteur agricole britannique :

« Nous réduirons les factures d’énergie pour les agriculteurs en faisant appel à GB Energy [Le Labour veut une nouvelle entreprise publique chargée d’investir dans une énergie propre et produite localement], en allégeant les formalités administratives à nos frontières pour relancer nos excellentes exportations alimentaires et en utilisant le pouvoir d’achat du gouvernement pour soutenir les produits britanniques. »

Si le secteur agricole européen obtient des avancées substantielles, les paysans britanniques pourraient bien s’inspirer du mouvement le moment venu pour réclamer plus que des promesses.

D’ores et déjà, la pression est perceptible et le journal de gauche anglais The Guardian rapporte que la peur de perdre l’électorat agricole, traditionnellement acquis au parti Conservateur, a poussé le Premier Ministre Rishi Sunak à se rendre en personne à la conférence annuelle de la NFU, mardi 20 février. Une première depuis 2008, ce qui témoigne de l’état de panique actuel ! Apparemment, Rishi Sunak souhaitaient même monter à la tribune avec un costume en tweed et des bottes en caoutchouc, on a du lui dire qu’il en faisait un peu trop. Quoi qu’il en soit, il vient miraculeusement de leur trouver 220 millions de livres sterling (environ 250 millions d’euros) d’aides supplémentaires (notons que cela correspond en fait simplement aux aides gouvernementales dues et non versées, citées plus haut). Rapporté au nombre d’exploitations dans les deux pays (voir ci-dessus), l’enveloppe débloquée est comparable à celle annoncée début février par Gabriel Attal (400 millions d’euros), et sans grande manifestation ni blocage. Toutefois, au vu des maigres applaudissements et des figures contrariées au sein de l’auditoire à Birmingham, pas sûr que cela suffise.


Mise à jour 21/02/2024 : Ajout de l’information sur la conférence du syndicat d’agriculteurs NFU et les aides annoncées.

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